Dimanche, je vote pour le logement
En présentant son 27ème rapport sur l’État du mal-logement en France, le 2 février dernier, la Fondation dessinait le portrait d’un pays marqué par la précarité, accentuée par la crise sanitaire et la hausse des prix de l’énergie.
À trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, elle rappelle les résultats du sondage IPSOS portant sur l’impact de la crise sur le logement qu’elle avait fait réaliser à l’occasion de la présentation de son rapport.
Depuis le début de la crise du Covid en mars 2020, les conditions de vie des Français se sont dégradées : près de la moitié d’entre eux (48 %) a vu son bien-être et sa santé mentale décliner et un tiers (32 %) estiment que leur situation financière et leurs revenus ont baissé.
Si 11 % de nos concitoyens ont bénéficié d’aides gouvernementales liées au Covid, certains ont dû avoir recours à l’aide financière de leurs proches (15 %) ou aux aides alimentaires (10 % aujourd’hui contre 6 % il y a un an), et ce pour la première fois pour la moitié d’entre eux. Ce recours aux proches et aux associations augmente au fil de la crise. Les moins de 30 ans et les bénéficiaires d’APL sont là aussi les plus touchés.
En matière de logement, si la situation ne s’est dégradée que pour 8% des Français, cela masque de fortes disparités : la dégradation des conditions de logement touche 19 % des allocataires d’APL, 18 % des moins de 30 ans et 17 % des locataires du privé. Dans le détail, 13 % des Français déclarent qu’ils ont eu des difficultés à payer leur logement (loyer, charges ou crédit immobilier) et 5 % ont été contraints de changer de logement pour des raisons financières.
Environ un tiers des Français ont eu froid dans leur logement ou ont connu des difficultés pour payer leur facture d’énergie. Les bénéficiaires d’APL (45 %), les moins de 30 ans (40 %) et les locataires (40 %) ont été là encore les plus impactés. Pour les jeunes, il s’agit même de la principale préoccupation.
Si la situation s’améliore sur le plan économique (33 %, +16 pts vs. 2021), les perspectives pour 2022 restent majoritairement pessimistes aux yeux des Français, que ce soit sur le plan économique, sanitaire ou concernant leur situation personnelle.
Les craintes pour 2022 restent fortes, notamment chez les jeunes : 32 % des Français expriment des craintes liées au logement : que ce soit des difficultés à payer leur logement (24 %, + 2 pts), le fait de ne pas pouvoir changer de logement pour des raisons financières, (20 %, +2 pts) ou à l’inverse de devoir en changer (15 %, +3 pts). Le logement est la première source de préoccupation pour un jeune sur deux.
La Fondation Abbé Pierre rappelle que le mal-logement touche 4 millions de Français et que 12 millions de personnes sont fragilisées par le logement.
Elle appelle donc les candidats à la présidentielle à une réelle prise de conscience des problématiques liées au logement et à intégrer des mesures structurelles dans leurs futures politiques.