En Rhône-Alpes, des milliers de personnes remises à la rue
La Fondation Abbé Pierre se mobilise aux côtés du Collectif régional des Associations Unies et alerte l’opinion sur la menace de remise à la rue de milliers de personnes dans la région.
2 mois après la fin de la trêve hivernale, le constat est édifiant : plusieurs lieux-refuges (anciennes casernes, nuitées hôtelière, structures-foyer) ferment semaine après semaine, laissant sur le trottoir des personnes, des familles totalement démunies.
Ces fermetures progressives devraient se poursuivre jusqu’au 31 juin si rien n’est fait pour arrêter ce mouvement et ce rythme inacceptables. Plus de 3000 personnes accueillies dans le dispositif hivernal dans la région, menacées de se retrouver sans solution.
Le gouvernement a annoncé la pérennisation de 5000 places réparties sur l’ensemble du territoire mais plusieurs mois plus tard, les préfectures n’annoncent aucun chiffre sur les places maintenues dans la région.
De plus, entre le début du plan froid et sa sortie, la préfecture du Rhône a changé ces critères de vulnérabilité. En novembre dernier, lors de la conférence de presse de lancement, le préfet expliquait en effet que, faute de places suffisantes, la préfecture allait continuer de pratiquer une « mise à l’abri » en fonction de critères : « C’est prioriser en fonction de la vulnérabilité des personnes, s’il y a des enfants de moins de 3 ans, des femmes enceintes, des personnes malades, des familles ».
En d’autres termes, il était demandé aux associations missionnées par l’Etat de dire qui est le plus vulnérable... De plus, en cours d’hiver, les conditions ont changé : seules les personnes « avérées à la rue » étaient considérées comme sans-abri et pouvaient bénéficier d’un hébergement.
Aujourd’hui, ce qui est certain, c’est que malheureusement dans la Métropole lyonnaise uniquement, près de 250 ont déjà retrouvé la rue aujourd’hui, sur les 850 personnes accueillies dans le dispositif hivernal. Parmi elles, 30 familles hébergées dans l’ancienne caserne Chabal, à Saint-Priest, se sont retrouvées dehors le 24 avril et la semaine du 14 mai, au moins une trentaine de familles sortent des chambres d’hôtels louées par la préfecture.
La fin de la trêve s’accompagne également de la reprise des expulsions locatives, synonymes de mises à la rue de familles, d'année en année plus nombreuses : 1 270 familles ont fait l'objet d'une intervention avec concours de la force publique en 2016 (92 de plus qu'en 2015).