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Il y a 70 ans, l'hiver 1954

En partenariat avec l’INA, la Fondation vous fait revivre le 1er février 1954

L’hiver 1953-1954 est terrible, le thermomètre descend à – 15° à Paris.

Toutes les nuits, l’abbé Pierre et ses compagnons parcourent les rues et découvrent chaque soir un plus grand nombre de gens désespérés. Une série de drames pousse l’abbé Pierre à se faire entendre auprès des politiques.

Nuit du 3 au 4 janvier 1954 : Conformément à sa promesse, Léo Hamon présente à l’Assemblée l’amendement proposé par l’abbé Pierre. Il s’agit de prélever un milliard, sur les 90 prévus pour la reconstruction, afin d’édifier des cités de première nécessité. Hélas, après 72 heures de débat, le projet est rejeté. Cette même nuit, à quelques kilomètres de l’Assemblée, un bébé de trois mois meurt de froid dans le car qui abrite sa famille au milieu d’un campement de fortune.

7 janvier 1954 : Déterminé à frapper l’opinion, l’abbé Pierre écrit à Maurice Lemaire, le ministre de la Reconstruction et du Logement. Une lettre ouverte que Le Figaro publie le matin du 5.

    "Monsieur le Ministre, le petit bébé de la cité des Coquelicots, à Neuilly-Plaisance, mort de froid dans la nuit du 3 au 4 janvier, pendant le discours où vous refusiez les “cités d’urgence”, c’est à 14 heures, jeudi 7 janvier, qu’on va l’enterrer. Pensez à lui. Ce serait bien si vous veniez parmi nous à cette heure-là. On n’est pas des gens méchants..."

Depuis de longues semaines, l’Abbé s’efforce d’amener l’opinion à comprendre que les sans-abri ne sont ni des crapules ni des fainéants, mais simplement des hommes qui ne gagnent pas de quoi payer une chambre d’hôtel quand ils sortent de l’usine.

12 janvier : Un peu avant les obsèques du petit Marc, on annonce à l’abbé Pierre que le ministre a décidé d’assister à l’enterrement. À l’heure dite, Maurice Lemaire suit le cortège funèbre qui traverse le camp des Coquelicots avant de gagner le cimetière. Bouleversé par une misère qu’il n’avait pas imaginée, il accepte de suivre l’Abbé à Pontault-Combault, où les compagnons d’Emmaüs ont déjà construit une trentaine de pavillons avec l’argent des dons. Le ministre promet alors à l’abbé Pierre l’édification de cités d’urgence.