À Lyon, des personnes sans domicile deviennent reporters
Soutenu par la Fondation, un groupe de 6 street-reporters est allé à la rencontre de plusieurs structures de l’urgence sociale.
Accueils de jour, services d’aide alimentaire et d’hygiène, service d’orientation pour un hébergement/logement, bains-douches, service de bagagerie…formé à la méthode de l’enquête sociologique, le groupe de street reporters a rencontré les équipes professionnelles et/ou bénévoles de ces lieux pour échanger, à partir de leur expérience et recueillir des informations sur le fonctionnement de ces structures.
Touatia, 58 ans, vit depuis 6 ans dans un foyer d'hébergement. Elle est l'une des street-reporters et a enquêté sur le restaurant social, les bains-douches et la Maison de veille sociale :
"Pendant 2 ans, j'ai connu la galère et la rue... je n'avais aucune information sur rien, sur les aides, les dispositifs... et j'avais peur de demander. Aujourd'hui, je sais me défendre et je connais bien plus mes droits. Ces reportages, ça m'a beaucoup plu et j'ai encore appris beaucoup de choses. Aujourd'hui, les règlements et les lois ne sont pas toujours bien appliqués et quand on a les bonnes informations, on n'est plus ignorant et donc on est plus écouté. C'est vraiment important. J'ai bien aimé aussi comment j'ai été accueillie partout, on m'a respectée."
Les activités sont abordées sous forme d’interviews de 13 à 30 minutes par les enquêteurs sous un angle positif et concret, avec parfois une touche d’humour, qui permet de comprendre les possibilités mais aussi les limites des solutions proposées aujourd’hui aux personnes sans domicile.
L’ensemble de ce travail inédit sera présenté sous forme d’écoute collective (jauge maximale de 30 personnes) des podcasts ce jeudi 20 mai au matin, à l’Escale lyonnaise, dans la cour intérieure du bâtiment.
Les interviews récoltées sont également disponibles sur un site original et dédié à cette expérience collective.
Ils ouvrent la voie à une rencontre et un échange avec des professionnels, des bénévoles autour du fonctionnement des services pour ceux qui n’ont d’autres choix que les solliciter, empreinte de clairvoyance et d’humanité.
Pour la Fondation Abbé Pierre, ce travail de qualité participe concrètement de la lutte contre les représentations vis-à-vis des personnes exclues du logement, en ouvrant la parole et le savoir. Il invite simplement et concrètement à faire mouvement aux côtés des personnes mal logées.