À Paris, assurer un abri aux jeunes mineurs étrangers
« Les Midis du MIE », c’est le nom de l’association qui porte secours aux mineurs en errance dans la capitale.
Créée en 2016, cette association parisienne porte secours aux mineurs isolés étrangers en errance ou en situation de survie dans le XIe et XXe arrondissements de la capitale. Alors qu’elle apportait avant la crise une aide alimentaire quotidienne à une centaine de jeunes et un hébergement d’urgence individuel ou collectif grâce au réseau solidaire qu’elle a pu constituer sur plusieurs quartiers, l’association s’est battue depuis le 17 mars pour qu’aucun jeune mineur ne reste sans nourriture et sans solution d’hébergement pendant le confinement.
Au fil de l’année, ce sont en moyenne 20 jeunes qui bénéficient d’un hébergement individuel ou collectif dans Paris, aux alentours du métro Couronnes et dans certains arrondissements plus éloignés. Avant le confinement, un lieu de rendez-vous dans un jardin public permettait à tous de venir récupérer de quoi se nourrir, d’échanger avec des bénévoles pour les aider dans leur démarches juridique et administrative. En effet, l’objectif pour l’association est de les soutenir jusqu’à la reconnaissance de leur minorité par le Tribunal, afin qu’ils puissent bénéficier de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
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Depuis la crise sanitaire, tous les hébergements collectifs des « Midis du Mie » ont été bloqués et l’association a dû agir dans l’urgence pour transférer tous les jeunes dans des hôtels sans augmenter ses dépenses. Un défi qu’elle a réussi à relever et auquel elle espère pouvoir mettre fin avec le déconfinement.
« Avant le confinement, nous pouvions compter sur notre réseau de particuliers solidaires et de lieux alternatifs ou artistiques qui nous permettaient de mettre à l’abri pour quelques nuits tous nos jeunes. Il a fallu tout revoir en urgence avec la crise du Covid-19 et c’est vrai que la Fondation nous a apporté un soutien financier très précieux car c’est grâce à son fonds d’urgence que nous avons pu financer 6 semaines de nuitées d’hôtels à quinze jeunes », précise Agathe, la fondatrice de l’association qui n’a pas arrêté de sillonner les rues de la capitale avec sa voiture pour distribuer des denrées alimentaires dans chacun des hôtels où ils sont répartis.
« Nous savons que nos jeunes vont rester encore plus longtemps sans solution de logement ou d’hébergement car la reprise de l’activité dans les Tribunaux ne va pas se faire rapidement. En attendant, notre objectif est de les mettre à l’abri de la rue, de la faim et du virus », complète Agathe.
Depuis le 11 mai, « Les Midis du MIE » a relancé ses hébergements collectifs de 10 jeunes au maximum, pour répondre aux besoins et les sécuriser le temps nécessaire.