Street Reporters : quand l’interview lutte contre l’exclusion
Grâce au soutien de la Fondation, « Street Reporters » tend son micro pour créer de la solidarité et favoriser l’inclusion.
Soutenue à 100 % par la Fondation depuis sa création en 2017, l’association « Street Reporters » présentait la semaine dernière son action à plus d’une centaine de personnes, parfois en situation de précarité ou membres de structures associatives, professionnelles et citoyennes lyonnaises qui œuvrent auprès des personnes en grande difficulté et en errance dans la capitale régionale.
« Grâce à la Fondation, on va franchir une nouvelle étape, celle de la pérennisation. Nous allons continuer nos enquêtes, bien sûr, mais nous allons aussi nous faire connaître auprès des personnes qui ont besoin d’informations et de liens, en allant dans les structures qu’elles fréquentent et en partant à leur rencontre en maraude », précise Eric Lang, l’un des street reporters.
En 2019, l’association avait recueilli une dizaine de témoignages de parcours de vie de personnes en errance et publié un recueil qui mettait en avant les ressentis et les besoins de toutes les participantes et participants. Puis, forte de cette expérience de terrain, « Street Reporters » s’était lancée dans la réalisation d’interviews auprès des structures et services utilisés par les personnes à la rue, afin d’apporter des informations pratiques sous forme de podcasts de quelques minutes. Comprendre comment fonctionne le 115, découvrir les associations qui apportent une aide pour lutter contre les addictions ou d’autres encore qui offrent des consultations vétérinaires aux animaux… 30 posdcasts sont désormais disponibles ; le site est monté en puissance, en qualité et en quantité.
« Sur notre site, il y a des formats très courts pour avoir tout de suite l’information que l’on cherche et des formats plus longs, pour en savoir plus sur les associations qui interviennent auprès des personnes en difficulté. Petit à petit, le site s’est enrichi et les intervieweurs se sont pris au jeu », précise Eric.
Aujourd’hui, un podcast est produit chaque mois par le noyau dur des street reporters et 500 radios vont être distribuées partout dans la ville, afin que les plus précaires puissent s’informer… et qui sait, rejoindre l’équipe ?
« Pousser des portes interdites ou secrètes ; découvrir comment fonctionnent les associations et les services quand on est bénéficiaire, cela fait beaucoup de bien aux personnes, elles se remettent en mouvement », précise Atlantide Merlat, directrice de l’accueil de jour « Péniche Accueil » qui a participé à l’aventure « Street Reporters » dès l’origine du projet.
« Quand les personnes que nous accueillons disent qu’elles travaillent avec la Fondation, elles se sentent tout de suite valorisées, alors qu’elles sont déclassées. C’est un vrai moteur pour chacune d’elles. »
Touatia, 61 ans, a connu des années de galère. Street reporter depuis 2019, elle a obtenu il y a 3 ans un CDI d’aide à domicile et a aujourd’hui un logement : « J’adore faire des enquêtes ! J’apprends plein de choses et ça me permet de défendre mes droits et de défendre tous ceux qui sont en difficulté, toutes les femmes en particulier. Quand on est à la rue, on n’est pas informé, on ne sait rien. Du coup, on n’est pas respecté, surtout les femmes. »