Danser pour exister
À Rennes, de jeunes migrants montent sur scène et dansent
Abou, Alpha, Daniel, Hady, Martina, Nabil, Pétronille, Simon, Sylla, Souhayel, Zobair ils sont une douzaine de jeunes hommes, Afghans, Tunisiens, Guinéens… qui danseront sur scène le 19 juin prochain, à 20 heures, au centre national chorégraphique de Rennes et de Bretagne.
Grâce à des ateliers de création animés par 3 artistes professionnels (un chorégraphe, une danseuse et un musicien), ces jeunes mineurs isolés ont appris depuis mars dernier à exprimer physiquement et artistiquement leur ressenti face à l’isolement et l’inactivité, sentiments forts vécus au quotidien pendant ces longues périodes d’attente avant régularisation de leur situation.
Par la danse et la rencontre, les jeunes ont réussi à préparer une création artistique unique dans laquelle ils évoluent individuellement et sont fiers d’être sur scène. En prenant confiance en eux, les jeunes prennent l’initiative de sortir des centres d’hébergement et se sentent ainsi « plus dans la cité ». D’autres disent que pour eux, le regard pèse moins, qu’il y a plus d’envie d’être avec les autres, de sortir et de s’ouvrir aux autres…
Sollicité par l’association « Danse à tous les étages » il y a trois ans, l’agence Bretagne de la Fondation a créé des ponts entre « danse à tous les étages » et la plupart des associations qui accompagnent les ménages les plus éloignés des activités culturelles et sportives à Rennes. « Danse à tous les étages » utilise la danse comme un levier afin que les personnes se réapproprient leur corps, fasse connaissance avec l’autre, prennent confiance, agissent… existent.
Petit à petit, cette action destinée à un public migrant s’est développée pour rassembler aujourd’hui de nombreux partenaires institutionnels (Centres d’accueil de demandeurs d’asile et associations de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
Cette année, 3 associations rennaises travaillant avec des migrants participaient au projet, le MRAP, l’association « D’ici et d’ailleurs » et « Coallia ». Cette action, soutenue financièrement par la Fondation, a trouvé sa place à Rennes et est désormais également soutenue par le Département, la Ville, et le ministère de la culture.