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Des récits de mots et de chairs

Depuis dix ans, la compagnie marseillaise « Rara Woulib » met en scène et en œuvre les parcours de vie pour casser les frontières entre soi et les autres dans la ville.


Pour la première fois, la compagnie participera à la 5e édition du festival « C’est pas du Luxe ! » de la Fondation avec une œuvre unique qui découle d’un travail artistique mené depuis 2018 dans la cité phocéenne.

« Ecrire avec les gens, s’immerger dans la cité et s’inscrire dans la ville pour casser les barrières physiques et mentales qui nous séparent de l’autre, c’est notre objectif. Nous avons mis en place différents ateliers artistiques autour de l’écriture de récits de vie, de la prise de parole, de la chorégraphie (avec le krump notamment), du chant, pour produire une œuvre inclusive et commune qui exprime le vécu avec les mots et au-delà avec le corps pour exprimer l’indicible », précise Julien Marchaisseau, metteur en scène et pilote du projet.

Pour vivre et faire vivre ce travail artistique, une vingtaine de personnes se retrouvent régulièrement à Marseille. Infirmière, psychologue, cuisiner, chercheur… les dix acteurs professionnels de la troupe ont tous des parcours de vie différents et certains poursuivent leur carrière en parallèle.

En situation de précarité ou concernées par des problématiques de santé mentale, dix autres personnes, rencontrées au fil du temps dans les structures médico-sociales marseillaises avec lesquelles la troupe a noué des contacts et des liens, se sont associées à la création de 2020. Pour ces personnes en cours de rétablissement ou stabilisées, l’objectif du projet est de se réinsérer dans la ville, dans l’espace public.

Co-auteurs de l’œuvre artistique, chacune de ces personnes a été rémunérée et sous contrat pour son travail d’écriture.

« Au début, j’étais spectatrice, puis bénévole pour la compagnie et aujourd’hui, je me retrouve sur scène. Il y a une grande bienveillance des comédiens avec nous pour faire ensemble. Vraiment, ils m’ont réconcilié avec moi-même et avec le rapport au collectif », précise Amel, médiatrice de santé.  À 37 ans, cette Avignonnaise est conquise par la démarche de la troupe :

« On est dans une dynamique où tout le monde est sur un pied d’égalité ; c’est l’intime de chacun qui se dévoile et qui participe à l’élaboration du projet artistique. C’est une très belle aventure humaine et artistique et pour moi, cela a vraiment du sens que nous participions au festival « C’est pas du Luxe ! ».

Parallèlement à la préparation de cette création originale présentée le 26 septembre au festival « C’est pas du Luxe ! », la compagnie travaille également en Angleterre et participe à un projet européen « Be Part » où elle compte mettre en avant sa démarche citoyenne basée sur l’immersion et la tentative pour faire œuvre.

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